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Le culte du « Sacré-Coeur »

La quintessence du Christianisme.

Le Père Chevalier, fondateur des Missionnaires du Sacré-Coeur développe ce thème.

"En effet, l’objet spécial de chaque dévotion, ayant rapport à Notre-Seigneur, est la Charité divine, considérée dans une manifestation particulière, tandis que celui du culte du Sacré-Cœur est la Charité du Christ-Dieu, prise dans tout son ensemble, dans toutes ses manifestations et dans chacune d’entre elles.

Le christianisme, œuvre d’amour dans son début, dans son progrès et dans sa consommation ; le christianisme dont l’histoire est tout entière dans ce mot sublime : “Dieu a aimé le monde” (I Jn 4, 1, 16) ; le christianisme, dont tout le symbole se réduit à ces trois paroles du disciple bien-aimé : “Nous croyons à l’amour de Dieu pour nous” (I Jn 4, 16), c’est-à-dire, nous croyons que dans l’œuvre divine, le Cœur a tout fait ; enfin le christianisme, dont toute la morale est renfermée dans ce seul mot : “Diliges”- “Tu aimeras” (Dt 6, 5), c’est-à-dire :

« Tu rendras amour pour amour, tu me donneras ton cœur en échange de tout ce que le mien a fait pour toi »

Le christianisme, disons-nous, ne saurait être identifié aussi absolument avec aucune autre dévotion, comme avec celle du Sacré-Cœur.

Le don du cœur.



Aussi tout ce que fait Dieu a-t-il pour but d’obtenir notre cœur  ; toutes ses œuvres sont une prière : « Mon fils, donne-moi ton cœur ; donne, l’amour est libre ; je ne veux pas ravir ton cœur malgré toi ; mais donne-le-moi ; et pour moi c’est assez : possédant ton cœur, je te posséderai tout entier, et, par toi, tout le reste ».

Sans doute Dieu nous possède, et nous et toutes choses, par droit de Créateur : son domaine est absolu ; mais il veut encore tout posséder par don ; il donne tout et veut que tout lui soit donné. Et, comme c’est par amour qu’il donne tout, il veut que tout lui soit donné par amour.

De même qu’il y a en Dieu un don qui est le Don, le don par excellence, le don qui renferme tout, qui donne tout, le don qui est son amour même ou l’Esprit-Saint, de même, il y a en nous un don qui est notre don, le don par excellence de toute la création, c’est l’amour de notre âme, et l’organe de cet amour, c’est le cœur.
Nous avons tout le Cœur de Dieu, il veut avoir tout le nôtre : « Mon fils, donne-moi ton cœur ».

Voilà l’homme, Roi et Pontife : Roi par l’intelligence et Pontife par le cœur . Quelle dignité !

La place centrale du Cœur de Jésus.

En Jésus, la créature se donne à Dieu totalement : elle se perd en Dieu ; ravissement suprême qui est aussi sa suprême aspiration. Or, cette union d’amour, n’est-ce pas surtout dans le Sacré-Cœur qu’elle se produit ?
Le Cœur de Dieu se précipite vers sa créature, emporté par le poids d’un amour infini, et le cœur de la créature monte vers Dieu, sous l’influence d’un attrait dominant chez elle tous les autres. C’est en Jésus que ces deux Cœurs s’atteignent, et ils s’unissent si profondément que ces deux Cœurs n’en font qu’un, et ce Cœur unique c’est le fruit du ciel et de la terre ...
Voilà le germe dont les Prophètes ont parlé ! Les cieux le donnent comme une rosée ; les nuées comme une pluie, et pourtant la terre le voit jaillir de son sein...
« La création a un but, elle a un fruit à produire : c’est votre Cœur, ô mon Jésus ! » (Mgr. Baudry)

Le Cœur de Jésus, préfiguré dans l’Ancien Testament.

Il est permis de voir la figure réelle du Cœur de Jésus, source de la grâce, dans ce rocher, placé au milieu du désert, où le Verbe se tient debout et avec lequel il s’est comme identifié. (Exode 17, 6)
Moïse, sur l’ordre qu’il en reçoit, s’approche de ce mont sacré, le frappe et en fait jaillir une eau vive qui apaise la soif du peuple de Dieu. Cette pierre mystérieuse, c’est le Christ, dit Saint Pau1 (I Co 10,4).
La verge dont se sert le conducteur des Hébreux pour l’entrouvrir, c’est la lance du soldat : l’ouverture qui s’y opère, c’est la plaie faite au côté du Sauveur, et l’eau qui en découle représente la grâce dont le Sacré-Cœur est la source.
Le symbole du Cœur de Jésus nous apparaît dans cette fontaine sacrée que Dieu annonce par ses prophètes, comme devant jaillir au sein de son peuple, pour le purifier de ses iniquités, étancher sa soif spirituelle et entretenir en lui une vie surnaturelle (Is 44, 3 ; Ez 36, 25 ; Jn 13, 18 ; Za 13, 1)

"Le Christ était dans la Loi et dans toute l’Ecriture. Il était dans la prophétie et jusque dans l’histoire. Il y était comme le jour dans l’aurore, comme l’épi dans la semence, comme l’enfant dans le sein de sa mère. Il y était comme le but final, et partant comme la raison qui déterminait tout". (Mgr Gay)

"Il était présent dans la création du premier homme ; c’est lui qui servit de modèle, de prototype pour la formation de son corps"dit Tertullien. Et quand, près du cœur d’Adam, plongé dans le sommeil de l’extase, la main créatrice du Verbe détachait une parcelle de chair pour lui en former une épouse, une aide, ce même Verbe, devant lequel tout est présent, se voyait devenu homme, endormi sur la croix, du sommeil de la mort et voyait aussi, de son propre Cœur, lui naître une épouse immortelle, la Sainte Eglise.
C’est ainsi que se manifestent déjà, à l’origine des choses, les grands mystères auxquels le Cœur de Jésus donnera naissance sur le Calvaire.

Le Cœur de Jésus, révélé dans les Evangiles.

Si nous suivons Notre-Seigneur dans sa vie publique, nous voyons son Cœur s’épancher sur toutes les infortunes, sur toutes les misères morales et physiques.

  • D’où vient ce pardon qu’il accorde si généreusement à la Samaritaine, à la femme adultère, à Marie-Madeleine ? De son Cœur.
  • D’où procède cette miséricorde infinie dont il use envers les pécheurs, cette compassion si tendre pour ceux qui souffrent ? De son Cœur.
  • Qui lui inspire de guérir tant de malades qui font appel à sa puissance, de ressusciter tant de morts, à la prière des parents désolés ? De son Cœur et toujours de son Cœur !
  • Tous les bienfaits que Jésus sème sur ses pas, tous les miracles qu’il opère sont autant d’effusions de l’ineffable bonté de son Cœur. Aussi l’Evangile qui les relate pourrait être appelé l’Evangile du Sacré-Cœur.
    A la Cène, ce divin Cœur s’ouvre au disciple bien-aimé et lui fait les confidences les plus intimes.

Le cœur humain

Le cœur, voilà le point central où tout converge, voilà le foyer mystérieux où doit se consumer l’encens des créatures matérielles, qui s’élèvera vers Dieu comme un hommage rendu à sa gloire, à sa sagesse, à sa puissance, à sa bonté.

Cette doctrine est celle du grand apôtre qui affirme, à la face du ciel et de la terre, que tout appartient à l’homme : le monde, la vie, la mort, les choses du présent et de l’avenir, qu’il doit les offrir au Christ auquel il appartient lui-même, et que le Christ, à son tour, les offrira à Dieu vers lequel tout doit remonter (1Co 3, 22)

Dans le temple, tout est fait pour l’autel ; de même, dans ce grand temple de l’univers visible, il y a un autel, centre unique pour lequel tout est fait. Sur cet autel doit brûler incessamment le feu de l’amour, et quelle victime ce feu consumera-t-il ? Ce n’est pas une victime particulière, déterminée, choisie au milieu d’autres qui n’auraient pas le même honneur. Notre cœur, c’est un autel des holocaustes ; il faut que tout ce qui est et tout ce qui arrive, toute créature et tout événement, soit là offert à Dieu et comme brûlé, consumé en son honneur.

Le Cœur est le tout de l’homme

L’humanité a toujours cru et dit que si l’homme pense par la tête, c’est par le cœur qu’il aime. « La vie du cœur, c’est l’amour », dit Saint Thomas. Il est impossible, à un cœur qui veut vivre, d’être sans amour. _ Or notre amour, c’est nous-mêmes : " Notre âme est moins dans le corps qu’elle anime, qu’avec l’objet de ses affections. " a dit le grand Evêque d’Hippone.
Aussi est-ce au cœur, comme expression de l’âme, qu’on attribue tout ce qui appartient à l’âme. Notre cœur, c’est nous-mêmes. Dieu ne veut l’homme que pour son âme ; et l’âme elle-même, il ne la veut que pour son amour, pour son cœur.
"Mon fils, donne-moi ton cœur ". (Pr 28, 26)

Quelle valeur ont ces paroles que ces lèvres seules ont prononcées, quelle valeur, les largesses auxquelles la main seule a eu part ? Cette main et cette bouche s’ouvriront en vain et sans mérite, si le cœur ne s’est pas dilaté. C’est par le cœur que nous sommes quelque chose. C’est le cœur qui donne aux pensées, aux actions, aux intentions, leur valeur bonne ou mauvaise. "Le bien, c’est ce qui sort du bon trésor de notre cœur. "(Lc 6, 45)

Le Coeur de Jésus, c’est tout Jésus.

Le Cœur de Jésus, c’est tout Jésus. Il résume donc toute la Personne adorable de ce divin Sauveur. Or, le Cœur de Jésus, étant le Cœur d’un Dieu, devient le centre et le point de départ de ces actes merveilleux que nous appelons théandriques, c’est-à-dire, divins et humains, qui constituent la vie même de Jésus ; et puisque le cœur de l’homme représente l’homme tout entier, il est légitime de dire que le Cœur de Jésus-Christ est l’expression abrégée et vivante de sa divine Personne.
Et quand nous adorons ce divin Cœur, c’est Jésus lui-même qui reçoit nos adorations. Aussi, Notre-Seigneur applique-t-il à son Cœur, tout ce qui convient à sa Personne sacrée.
"Voilà ce Cœur qui a tant aimé les hommes"
dit-il un jour à la bienheureuse Marguerite-Marie ; et parlant ensuite, non plus de son divin Cœur, mais de sa Personne adorable, il ajoute :
"Je ne reçois de la plupart que des ingratitudes".
Donc, son Cœur et lui, c’est tout un. Et voilà pourquoi, dans le cours des apparitions, il ne montre souvent à la Sainte que son Cœur isolé.

Le Cœur de Jésus, source de la grâce.

Ainsi donc se trouve réalisée l’union de ces deux ordres extrêmes : l’ordre naturel et celui de l’union hypostatique ; c’est la grâce qui est le trait d’union, et elle constitue l’ordre surnaturel.
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Donc, en résumé, par la grâce sanctifiante, nous vivons de la vie même de Dieu. C’est par Jésus Christ qu’elle nous est communiquée, la grâce n’étant qu’une extension, un prolongement de l’Incarnation.
Or, nous avons vu que toute la grâce, toute absolument, Dieu l’a accumulée en Jésus.
Précisons maintenant et disons que c’est dans son Cœur qu’il l’a plus particulièrement concentrée. Et pourquoi dans son Cœur ? Est-ce qu’on peut l’ignorer ? Le Cœur n’est-il pas l’organe de l’amour sensible ? N’est-ce pas, dans le Cœur de Jésus que se rencontrent, et l’amour de Dieu descendant vers la création tout entière et l’amour de la création tout entière remontant vers Dieu ? N’est-il pas, ce divin Cœur, l’amour de Dieu par excellence ? Or, la grâce est amour, elle en prend même le nom et s’appelle charité. Comment, du reste, ne serait-elle pas charité, puisque Dieu est la Charité même, et qu’elle est la vie de Dieu communiquée ?"

Extraits de : "LE SACRE-COEUR DE JESUS"

Pour faire connaissance des MISSIONNAIRES DU SACRE-COEUR :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Missionnaires_du_Sacré-Cœur_de_Jésus

 
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