« Ne crains rien. Je suis Jésus, Je suis le Dieu de Paix ! » |
La jeunesse de soeur Josefa nous est connue par le livre "Un Appel à l’Amour"... Mais nous retrouvons avec intérêt les notes de Mère de Girval, l’une de ses deux supérieures qui, seules de la Communauté, étaient au courant des faits.
Voici cette page nous décrivant Josefa à l’aube de ses 4 années de sa vie religieuse :
Dieu, qui destinait cette âme à de si grandes choses, avait été très libéral à son égard. Il lui avait donné un cœur chaud, ardent, généreux, un cœur de feu, renfermant des trésors de tendresse, de délicatesse et d’affection, qu’elle déversait avec simplicité et une liberté toute enfantine sur tout ce qui avait droit à son affection… Si elle aimait tellement, si son cœur était une flamme, c’est qu’elle aimait en Dieu ! Plus son cœur s’échauffait à l’Amour divin, plus elle avait besoin de répandre les flammes de cette charité qui la dévorait.Elle était douée d’une exquise bonté d’âme, compatissante à toute souffrance, reconnaissante pour la plus petite chose.
Son tact religieux, plein de délicatesse, resplendit dans les rapports intimes qu’elle eut avec ses Mères [1] qui ne la firent pas sortir de sa condition de petite sœur dont elle aimait tant l’humilité.Son esprit joignait à l’élévation des pensées, une remarquable simplicité de vues. C’était un esprit ordinairement tourné vers Dieu, et déjà, à son arrivée ici, elle avait acquis le contact habituel avec l’hôte de son âme : contact très simple, d’une simplicité enfantine parfois mais toujours respectueuse, contact très tendre, très intime, qui faisait de son travail, de ses joies, de ses peines, de tout enfin, une continuelle conversation avec Jésus et Marie. Son jugement remarquablement droit et son parfait bon sens appuyait sa spiritualité sur un fond solide et sérieux qui l’a toujours sauvée des illusions et des exagérations.
Ses goûts. Elle aimait passionnément le travail, la vie commune : cette vie de nos Sœurs, humble, cachée et laborieuse. Disparaître entre toutes, rien d’extraordinaire, mais beaucoup d’amour dans les plus petites actions : tel fut son idéal de Religieuse du Sacré-Cœur. Tout ce qui la sortait de cette voie a toujours été le sujet de sa plus grande bataille avec elle-même et de ses résistances à marcher dans le chemin que Notre Seigneur lui faisait.
D’un naturel gai, plein d’entrain et d’esprit, parfois même de malice, elle jouissait avec une simplicité d’enfant dans les petits divertissements de nos Sœurs aux jours de congé. En la voyant y prendre part avec tant de gaieté, qui eût pu se douter qu’elle portait dans son âme les secrets de son Dieu, et qu’un moment après, perdue dans le mystère de sa face, elle recevrait les Confidences de son Cœur !
Rien dans son extérieur qui puisse la faire remarquer, rien de mystique dans son attitude. Toute sa vie était dans ses yeux, de grands yeux noirs espagnols, clairs et limpides qui, si souvent, s’étaient fixés sur l’au-delà, qui reflétaient l’épanouissement de sa charité autant que la profondeur de son recueillement.
Souvent son visage portait l’expression sérieuse et douloureuse de la Passion à laquelle Notre Seigneur l’associait. N’en sachant pas le motif, on l’aurait alors facilement trouvée sombre et renfermée, mais son visage se rassérénait dès qu’on lui adressait la parole et elle était tout entière à ce qu’on lui disait.Une des plus grandes joies de sa courte vie religieuse fut son emploi de Sacristine de la chapelle des œuvres où réside habituellement le St Sacrement… Que de fois dans sa chère “Petit Chapelle”-comme elle disait- , elle devait réjouir et récréer amoureusement son bien Aimé : les colloques enflammés, les couplets à sa façon, accompagnaient ses balayages et quand elle s’approchait du Tabernacle, son cœur n’y tenait plus, elle caressait la petite porte et faisait Toc, Toc, en appelant son Bien Aimé, qui, Lui aussi n’y tenait plus et à travers le treillis regardait avec amour sa Petite Fleur Bien Aimée !
Josefa soignait aussi la "Sainte Cellule" : autre Joie de son cœur ! Son amour filial lui faisait trouver ses délices dans ce petit sanctuaire, sanctifié par notre Bienheureuse Mère [2].
Elle mettait du reste son cœur dans tout ce qui lui était confié et elle jouissait autant en faisant la chambre de notre bonne Mère ...., en l’aidant à s’habiller qu’en formant ses apprenties novices à la confection des uniformes. Tout lui était Ciel parce que tout lui était Volonté de Dieu !… Tout… excepté ce chemin extraordinaire qu’elle accepta enfin, mais avec tant de peine.
Dès son arrivée au Postulat, le Seigneur ne tarda pas à montrer qu’Il se réservait la direction de cette âme privilégiée. Il n’y avait qu’à seconder son action et à faciliter son œuvre. Il l’instruisit Lui-même merveilleusement et lui apprit deux sciences : la science de l’amour, tout d’abord, puis la science de la souffrance. Aimer et souffrir, ce fut là toute sa vie Religieuse.
"L’amour ne va pas sans souffrances"
lui avait-Il dit.
Nul ne saura jamais la somme énorme de souffrances du corps, de l’âme, de l’esprit, qu’eut à endurer cette Victime de son amour. Elles furent si extraordinaires et si intolérables que sans un spécial secours d’En-Haut, jamais elle n’aurait pu soutenir, seulement un instant, le poids de cette croix.
Elle fut héroïque dans ses souffrances, héroïque dans ses luttes contre Satan, héroïque dans la défense de sa vocation, martyre de sa chasteté et de sa fidélité à son Divin Epoux.
Par son amour et par sa souffrance, Dieu fit de cette enfant de prédilection, une Epouse féconde, qui Lui donna beaucoup d’âmes, toute la file interminable d’âmes qu’un jour Jésus lui avait montrée comme lui étant destinée. Par son amour et par sa souffrance, elle lui donna beaucoup de gloire et fut pour son Cœur une Epouse de Consolation.Par là, enfin, elle servit d’instrument à l’œuvre d’amour et de miséricorde par laquelle Il veut réchauffer et sauver le monde.
Mère de Girval- Poitiers
Ces lignes sont particulièrement touchantes ! Mais il est vrai aussi que les 30 premères années de Josefa sont à découvrir... Quel amour pour Jésus transparait à travers les lignes suivantes : Tout simplement Josefa a raconté sa vie à sa maîtresse de novices... La voici en toute simplicité...