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Premier contact avec Josefa et le Message

En toute premiere chose, nous vous proposons de regarder ce court-metrage sur la vie de Soeur Josefa Menendez realisé par l’Oeuvre du Sacré Coeur.

Le Message confié à Josefa Menendez reste une révélation privée ; elle a reçu l’approbation du pape Pie XII et l’imprimatur du cardinal Saliège, ancien archevêque de Toulouse. Ce message met en lumière ce que, par la foi, nous savons déjà, il vient confirmer l’Évangile, le revivifier.

Premiers pas dans la foi

Josefa Menendez naît le 4 février 1890 à Madrid ; elle est baptisée le 9. Sa famille est profondément chrétienne et elle évolue dans un milieu stable, équilibré où règne une atmosphère de foi, de simplicité, de charité et de joie. Très vite elle révèle un caractère vif et gai ainsi qu’une forte personnalité. Lorsqu’elle atteint l’âge de cinq ans, elle reçoit le sacrement de confirmation et à sept ans elle vit sa première confession : "Ah ! Si j’avais encore la même contrition qu’en ce jour !" écrira-t-elle plus tard. Comme le veut la coutume de l’époque, elle doit attendre sa onzième année pour faire sa première communion : le 19 mars 1901. Date qui a profondément marqué sa vie, moment où elle comprend que Jésus la veut toute à lui.

À cette occasion, elle rédige son premier acte d’offrande à Jésus, elle se livre à lui dans la simplicité de son cœur. Elle va garder jusqu’à sa mort ce morceau de papier sur lequel, d’une écriture encore enfantine, elle écrit :
"Aujourd’hui, 19 mars 1901, je promets à Jésus, devant le ciel et la terre, prenant pour témoins ma Mère, la Vierge Très Sainte, et mon Père et Avocat saint Joseph, de garder toujours la précieuse vertu de la virginité, n’ayant d’autre désir que de plaire à Jésus ni d’autre crainte que de lui déplaire." Et elle avouera : "Depuis ce moment, je sentis en moi quelque chose de spécial qui ne m’a plus quittée".

Jeunesse

Plus tard, son père, voulant la préparer à gagner sa vie, la place dans un institut où elle apprend le métier de couturière. Mais à partir de 1907, Josefa a dix-sept ans, cette famille très unie commence à vivre une série d’épreuves et de déchirements. Carmencita, petite sœur de Josefa, meurt à l’âge de douze ans, puis sa grand-mère maternelle et son père le 7 avril 1910. Après la disparition brutale de ce dernier, encore débutante, elle ouvre un atelier de couture.
Elle s’engage alors dans une organisation syndicale dont le but est de réunir les ouvrières, de soutenir leurs droits et de faire de l’action catholique au sens propre du terme. Malgré toutes ses occupations, elle reste fidèle à son engagement avec le Seigneur, elle lui réserve toujours la première place dans ses journées ; ceci au cœur d’une vie cachée et offerte à sa divine volonté.
Sa petite sœur Mercedes entre au Sacré-Cœur en 1911 et Angela, en 1926, au carmel de Loëches situé à proximité de Madrid.
Par son travail, Josefa permet à sa famille de subvenir à ses besoins matériels. Malgré cette aide, son directeur spirituel, le père Rubio, jésuite béatifié en 1986, l’oriente en 1912 vers le couvent des Religieuses Réparatrices. Après six mois de postulat, toujours guidée par les conseils du père Rubio, elle retourne dans le monde auprès de sa mère qui matériellement ne peut pas se passer de son aide.

En 1917, gardant toujours en son cœur l’appel du Seigneur, elle croit pouvoir y répondre et demande son admission dans la congrégation du Sacré-Cœur. Les larmes de sa mère la font reculer, non par faiblesse mais dans le sacrifice d’elle-même portant ce désir ardent de s’offrir corps et âme au Seigneur. En 1919, la maison du Sacré-Cœur de Poitiers rouvre ses portes et ses membres souhaitent alors que l’Espagne leur envoie quelques vocations sûres. Il est proposé à Josefa d’y demander son admission.
_Pour éviter une rupture trop brutale avec sa mère, qui ne s’oppose plus à son entrée, elle se rend au couvent de San Sebastian, en pays Basque espagnol, où elle passe un mois pour se familiariser avec la langue française. "Jésus me prit, dit-elle, et je ne sais comment cela se fit, mais j’arrivai à San Sebastian. Je n’avais ni argent, ni force, rien que l’amour je crois… Mais j’étais au Sacré-Cœur… Moi toujours la même, si faible… Mais Lui, toujours me soutenant."

Le 4 février 1920 elle arrive au couvent des Feuillants à Poitiers avec déjà une grande maturité humaine et spirituelle, avec une vie intérieure très profonde. C’est bien ici que le Seigneur l’attend et il se manifeste à elle dès son arrivée. Jusqu’à sa mort, elle reste dans une perception continuelle et toute particulière de sa présence. Ceci ne la dispense pas de suivre les étapes habituelles d’engagement dans la vie religieuse. Le 16 juillet 1920 elle reçoit l’habit, elle fait ses premiers vœux deux ans plus tard, et grâce à une permission spéciale, à la suite du sacrement des malades, le 12 décembre 1923, elle fait profession. Elle meurt le 29 décembre 1923.

Vie d’offrande et d’union

Sœur Josefa Menendez a donc rejoint le Seigneur à l’âge de 33 ans dans la maison des Feuillants à Poitiers. Elle a ainsi passé une trentaine d’années cachée dans sa famille, ayant vécu seulement presque quatre ans au couvent. En dépit des manifestations extraordinaires dans sa vie religieuse, elle est toujours restée simple et humble.
Cette humilité s’est alors épanouie en une véritable charité. Plus Jésus s’est manifesté à elle en lui dévoilant la beauté de Son Cœur, plus elle s’est ouverte à la présence de ses sœurs, en allant crescendo dans la bonté, sans poser de limites au don d’elle-même. Les témoins de sa vie journalière ont avant tout relevé son obéissance, son esprit de soumission au Seigneur et à ses supérieurs. Elle a toujours choisi de s’attacher à la ligne de conduite qui lui a été proposée, sans retour sur elle-même, sans auto complaisance devant les grâces reçues.
Dès le début le Seigneur l’a introduite sur ce chemin : "Je t’ai attirée à mon Cœur, afin que tu ne respires que pour obéir…(…) Cherche-Moi dans ta Mère (supérieure !). Reçois ses paroles comme si elles tombaient de mes lèvres… Je suis en elle pour te guider." Ce sont ses supérieurs qui lui ont demandé de relever ce qui lui est révélé, de le retranscrire, elle l’a fait non sans répugnance.

Dans cette vie humble et cachée, extérieurement ses sœurs ne peuvent pas soupçonner le mystère qui l’entoure. Pour la mettre à l’épreuve et pour vérifier l’authenticité de ses visions, ses supérieurs ont permis deux événements qu’elle a portés comme de lourds fardeaux. Le premier est celui de son départ, le 2 mai 1923, pour le couvent du Sacré-Cœur de Marmoutier dans lequel ses nouvelles sœurs se laissent vite édifier par ses vertus. Le second événement marquant est celui de son voyage à Rome, toujours en 1923, avec la Mère supérieure qui la prend avec elle pour mieux la connaître.
Ces trois semaines sont le moment d’une profonde remise en question, le démon réussit presque à la persuader qu’elle s’est trompée et qu’elle trompe aussi ses supérieurs. Les derniers jours Jésus intervient et remet tout en lumière, lui répétant à plusieurs reprises : "Ne crains rien.". La Sainte Vierge aussi va la consoler : "Vois comme sa Main paternelle t’a conduite et gardée ici : Ne crains rien, Il t’aidera jusqu’à la fin.". C’est ainsi que le Seigneur a réalisé ses promesses.
Malgré les assauts du démon, ses troubles, le martyre intérieur qu’elle peut expérimenter, rien ne la sépare de Jésus. Elle accepte avec joie chaque croix, chaque épine dans la perspective du salut des âmes, sachant bien que plus elle s’offrira dans l’amour et dans l’invisible, plus cette offrande aura des répercussions, plus sa vie sera fructueuse.
"Ne crains rien, Je te manierai comme il conviendra le mieux à ma Gloire et au profit des âmes. Abandonne-toi à l’Amour, laisse-toi guider par l’Amour et vis perdue dans l’Amour." Épouse du Christ, Il lui révèle le plus ardent désir de Son cœur, cette soif du salut des âmes, Il lui confère alors une mission réparatrice. Il lui offre cet amour de compassion qui la pousse à donner de plus en plus de sens aux petites choses de la vie quotidienne.
Elle entre dans une attitude de réparation avec ce désir ardent d’aimer le Seigneur jusqu’à suppléer à l’amour qui ne lui est pas donné de la part des tièdes, des indifférents ou des ennemis de l’Église. "La réparation, lui dit Jésus, c’est l’amour, l’amour c’est la réparation." Il lui rappelle donc avant tout qu’il attend des âmes une intimité sans cesse renouvelée et approfondie.

Le Message

Le message confié à Josefa est traditionnel dans l’Église. Il est l’écho direct de celui qui au 17ème siècle, dans une société marquée par le jansénisme, a été livré à sainte Marguerite-Marie Alacoque et, plus récemment, à sainte Faustine en Pologne, morte en 1938. Il est d’une brûlante actualité ; l’encyclique de notre pape Jean Paul II, du 30 novembre 1980, Dieu est riche en Miséricorde, le confirme. Nous l’avons vu, ce message relève d’une révélation privée.
Certes la Révélation en tant que telle s’achève à la mort du dernier apôtre mais tout au cours de l’histoire de l’Église, le Seigneur a toujours essayé de se rapprocher des hommes, il s’est présenté à certains d’une façon toute spéciale afin de faire d’eux des témoins. Toutes les manifestations sensibles qu’elle a vécues sont ainsi le reflet d’une vocation particulière. Elle a vu le Christ, la Vierge et d’autres saints, les a entendus au fil des jours et a fidèlement gardé les paroles qui lui ont été dites dans le seul but de les faire connaître au monde.
"Ce que je te dis maintenant, ce n’est rien de nouveau. Mais de même que la flamme a besoin d’aliment pour ne pas s’éteindre, de même les âmes ont besoin d’un nouvel élan qui les fasse avancer et d’une nouvelle chaleur qui les ranime."
Avec Josefa Menendez le dessein du Seigneur n’est pas avant tout de nous proposer un exemple bien que le récit de sa vie nous permette de reconnaître ses vertus. S’il lui a parlé abondamment ce n’est pas pour attirer l’attention sur elle mais pour situer sa miséricorde à l’intime de tout être humain.

Péché et miséricorde

"Regarde mon Cœur, il est tout amour et toute tendresse, mais il y a des âmes qui ne le connaissent pas ! … Ah ! Si l’on connaissait mon cœur ! … Les hommes ne savent pas sa miséricorde et sa bonté. Voilà ma plus grande douleur !"
Par ses divers appels à l’Amour, le Seigneur ne cesse pas de demander à tout homme de ne pas fuir son péché, de ne pas se le masquer ou en avoir honte mais il lui propose tout simplement de reconnaître qu’il est pécheur et de se précipiter alors sur son cœur, d’attendre tout de son amour. Il veut ainsi nous faire prendre conscience que le mal, loin de nous conduire au découragement, peut nous permettre de retrouver notre Sauveur. Il a affirmé à Josefa : "Mon cœur trouve sa consolation à pardonner. Je n’ai pas de plus grand désir ni de plus grande joie que de pardonner. Quand une âme vient à moi après une chute, la consolation qu’elle me donne est pour elle un gain car je la regarde avec un grand amour.". Dans ce message de miséricorde et de tendresse, le Seigneur veut ainsi réveiller notre foi en nous faisant comprendre que le bien et le mal se jugent en référence à Lui et non en fonction d’une justice humaine totalement subjective. Paradoxe incroyable de la miséricorde : ce mal peut conduire à une intimité encore plus profonde avec son cœur si nous adoptons cette attitude du pécheur qui s’humilie, qui implore le pardon et qui accepte de se laisser aimer gratuitement.
Très souvent l’homme voit en Dieu un Dieu dur, profiteur, vengeur, justicier et dominateur. Il naît en portant en lui l’image du Père totalement défigurée ; défiguration qui peut s’accentuer à cause de l’éducation qu’il a reçue.
Ainsi, généralement après le péché se manifeste cette peur de Dieu, comme l’enfant qui, après avoir fait une bêtise, garde cette crainte d’être grondé et puni, comme Adam qui après la chute est allé se cacher n’ayant plus la force de contempler la face de Dieu. Mais pensons au fils prodigue revenant vers son père tout tremblant, tenaillé par la faim, et qui expérimente cette douce étreinte du Père, qui se laisse bouleverser par cet amour gratuit et inaltérable. "Il me plaît que tu m’appelles Père. Lorsque tu me donnes ce nom, mon cœur s’oblige à prendre soin de toi." Ainsi Dieu a t-il manifesté à Josefa cette tendresse infinie du Père, cette nécessité de retrouver son vrai visage. Il nous rétablit alors dans une relation filiale authentique et nous restitue cette dignité d’être enfants de Dieu. Son attente ne se situe donc pas dans l’accomplissement d’œuvres grandioses et extraordinaires mais dans le fait que tous se laissent consoler, sauver en se laissant aimer et pardonner dans une fidélité aux petites choses selon l’appel et l’état de vie de chacun.

Rapidement le Message confié à Josefa s’est propagé dans le monde entier et aujourd’hui encore de nombreux pèlerins viennent prier devant sa tombe qui se trouve au cimetière Notre-Dame des Champs à Poitiers. Peu de temps après l’ouverture de son procès de béatification, en 1947, trois miracles ont été obtenus par son intercession, à cela s’ajoutent de nombreuses grâces offertes à tous ceux qui se sont confiés à elle.
SM

 
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