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La vie quotidienne : un témoignage

Comment vivre le quotidien de nos vies ?
C’est la question posée à Monsieur André Mouton, invité à la session de Poitiers. Voici ses réflexions, après avoir pris connaissance du Message.

Chers Frères et Sœurs, chers amis,

Je commencerai ma petite méditation en appelant le Saint Curé d ‘Ars à la rescousse, reprenant sa célèbre phrase : « On se reposera dans l’autre vie, il faut travailler et lutter tant qu’on est en ce monde » et pour introduire mon propos, cette prière du même Saint Jean-Baptiste Marie Vianney, curé d’Ars : « TOUT POUR VOUS PLAIRE, O MON DIEU, TOUTES MES ACTIONS AVEC VOUS ».

Sœur Marie-Guyonne m’a confié ce thème : La Vie Quotidienne.

En ce qui me concerne, elle était inspirée d’en haut, c’est incontestable. Ce fut une grande grâce d’avoir à le traiter. A partir de quelques éléments épars tirés du livre de la MERE Marie-Thérèse de Lescure « Un Appel à l’Amour », et de quelques auteurs – dont les Apôtres, Saint Matthieu et Saint Jean – je me propose de montrer que Dieu est maître du temps et de toute la création, qu’il plante en nous une graine, un projet, à moins que, plus précisément, nous ne soyons nous-mêmes la graine, le projet de Dieu.
Arrosée par nos prières, celles de l’Eglise, qui ne sont en définitive que l’actualisation de l’Amour régénérant, le grain meurt et donne son fruit. On ne mange que ce qui est mangeable. On ne se nourrit pas de projets. On ne mange ni la terre, ni la semence. On mange le fruit. On cueille les grappes sur les sarments gonflés de vie et on les met au pressoir. Nous connaissons tous cette image de l’Evangile de Saint Jean. Et bien, précisément, ce divin artisan de tout l’opération, c’est le Père de famille éternel, le vigneron, le maître du champ, le roi de tout l’univers. Nous révérons dans ces opérations que je viens de décrire, la Toute Puissance de Dieu. Cette perle précieuse, cette bonne nouvelle, elle est là, au chapitre 15 de Saint Jean. Ecoutez :
« Je suis la vraie vigne et mon Père est le vigneron… » (St Jean 15, 1-8)
« ...SEPARES de moi, vous ne pouvez rien faire RIEN FAIRE.. »

Le philosophe français Gaston Bachelard avait cette belle formule : « Il faut se pénétrer de la totale égalité de l’instant présent et du réel. Le passé est un fantôme, le futur est une chimère. Nous pourrions dire de façon plus positive : le futur est un projet… du présent.

Quel était le projet de Josefa ? La Vie Religieuse, c’était comme on dit son idéal. Elle s’en était fait une idée.
Or, cette idée, il faudra qu’elle meure pour atteindre la gloire. (C’est peut-être là la clef de sa future béatification ).

TOUT DOIT MOURIR POUR ATTEINDRE LA GLOIRE.
Notre Seigneur dit à Josefa le 2 mai 1923 : « C’est l’Amour qui te conduit… c’est Lui qui te soutiendra. » le tout c’est de se laisser conduire.

Au sortir du paradis terrestre, après la désobéissance fatale du péché originel, Adam et Eve tombent dans la mort. Ils, et nous à leur suite, vivront dans le temps, c’est-à-dire dans la corruption, et mourront. C’est la loi (elle est douce, elle a sa logique : imagine-t-on un monde pécheur immortel : c’est l’Enfer !). La plus belle mort, c’est la mort d’Amour avec Jésus mourant, pour modèle, on le comprend bien ; c’est le moment suprême, paradoxalement, de notre vie, les dernières semaines. Les derniers instants de la vie de la servante de Dieu sont limpides à cet égard.

La clef de la vie quotidienne de Sœur Josefa, c’est l’obéissance. Il est significatif qu’à chacune de ses rencontres avec Jésus, Sœur Josefa renouvelle ses Vœux. Elle se met dans le climat de l’OBEISSANCE qui la garantit de la vérité de l’apparition.
Elle se soumet à Dieu.

Qu’on me permette de citer ici le petit journal de Sainte Faustine Kowalska : « O mon Amour, mon maître éternel, comme il est bon d’OBEIR, car l’obéissance pénètre dans l’âme ainsi que la vigueur et la force d’agir. »

Sœur Josefa se soumet à la Volonté de Dieu. Sa vie est une merveilleuse et touchante actualisation de l’Evangile de l’agonie. « Mon Père, s’il est possible que ce calice passe loin de moi ! Cependant, non pas comme je veux, mais comme vous voulez. » (St Matthieu 26-39).
Elle suit son Dieu dans son martyre d’Amour.

A l’offertoire de nos Messes nous nous offrons à Dieu, à l’Homme-Dieu qui va s’immoler, au Dieu Victime qui veut se faire nourriture. Nous faisons de même, le serviteur n’est pas plus grand que le maître.
Si nous voulons profiter, pleinement de Dieu-nourriture, si nous voulons pleinement, vraiment, communier, nous devons d’abord nous unir à la victime de l’immolation rédemptrice. C’est dans l’ordre ! Ainsi, si nous voulons nourrir nos enfants, nous devons d’abord expérimenter le travail.

Le Père saint Maximilien Kolbe, martyr de la charité à Auschwitz le 14 Août 1941, expliquait en 1935 : « Rien dans les affaires de Dieu ne se fait sans souffrance… »(p.121) et ailleurs en 1938, le même Père Kolbe, mon maître, nous dit «  Le Feu de l’amour divin s’embrase par le sacrifice… » (125)

Dans la diversité merveilleuse des vocations, la loi de l’Amour de Dieu n’est pas essentiellement question de sentiments mais de VOLONTE, et de Volonté immolée, c’est comme ça que ça marche...
Il y aurait encore beaucoup à dire mais…

Pour terminer ma petite méditation, je veux laisser la parole à NOTRE SEIGNEUR JESUS CHRIST.
Voilà ce qu’il proclame à la Servante de Dieu, Soeur Josefa Menendez, au matin de la Pentecôte1923 :
« Josefa, ne sais-tu pas que la Croix et moi, nous sommes inséparables ? … »

Appel à l’Amour p.387

Témoignage de M.André MOUTON



 
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